Create is to make sense / Créer, c'est faire sens

The act of creation, and a fortiori of artistic creation, could well be one of the defining characteristics of humanity. It is not necessary for the immediate survival of the species, and so some might define art as being utterly unnecessary from a purely functional point of view. It makes you wonder where this need comes from to materialize our dreams, to organize the Chaos in the matter, to face the multiple possibilities allowed by the terrible blank page. What a slow and deep evolution which took place at the same time as that of humanity!

To make sense of yourself as an individual

For those who create just as much as those who observe, art can be a tool for expressing an inner motivation that drives them, a tool for self-knowledge. It confronts us with our aspirations, our possibilities and our limits; it defies us with our deepest frustrations, teaches us among other things patience, courage and resilience. It prompts us to recognize what our attention is naturally attracted by, to refine, understand and develop our perceptions and our place in the world, to always learn and to question ourselves.

To make sense of Man

Questioning oneself, making sense of oneself, then naturally invites us to try to make sense of the other - whether in the subject of the work itself or in its reception by an audience. The creation allows to comment and appreciate its beauty and complexity just as much as to criticize or sublimate it. The other is seen through the moving and subjective prism that is our perception at a given moment.

To make sense of an era, a culture, an environment

Creating is never done in a vacuum bubble: the influences of the collective unconscious, of an era and of a culture are very important even if we rarely think about it bevause we are directly immersed in it. It is enough to admire the works of even recent past to realize it. Consciously or unconsciously, often without our knowledge, any creation is linked to a very specific context and can therefore denounce, inform, document, observe, testify, explain, share certain very specific spatio-temporal feelings and emotions.

To make sense of art itself?

Finally, doesn't creating paradoxically push us, like a mirror, to make sense of the creative act itself? Are we not trying to put what was upside down right side up, and vice versa? The action of creating questions us about the very reason for creation, in the face of the absurd and impossible apprehension of the human condition. Art and creation in general lead us to ask questions and seek answers despite everything. To reappropriate and influence some of the scattered fragments of realities that someone or ourselves have sown. To reinterpret ourselves just as much as we interpret the works we create. To understand and transmit the naked wonder in front of a simple ray of light in the dark. Trying to make sense of art is therefore giving oneself the immense task of making sense of our own action in a continuous flow of creation in perpetual motion and subject to innumerable influences. Ultimately it may be about apprehending and getting to know our own humanity. To make it evolve. To seek the explanation while materializing it.

The quest for meaning, on several levels, is at the very heart of artistic and creative practice because it inevitably resides in each consciousness, like an original obsession more or less veiled, in the form of infinite paths.

L'acte de création, et a fortiori de création artistique, pourrait bien être l'une des caractéristiques définissant l'humanité. Il n'est pas nécessaire à la survie immédiate de l'espèce, et ainsi certains pourraient définir l'art comme étant parfaitement inutile d'un point de vue purement fonctionnel. C'est à se demander d'où vient ce besoin de matérialiser nos rêves, d'organiser les Chaos dans la matière, de faire face aux multiples possibilités que recèle la terrible page blanche. Quelle lente et profonde évolution qui s'est tramée en même temps que celle de l'humanité !

Faire sens de soi en tant qu'individu

Pour celui ou celle qui crée tout autant que celui ou celle qui observe, l'art peut être un outil d'expression d'une motivation intérieure qui l'anime, un outil de connaissance de soi. Il nous confronte à nos aspirations, nos possibilités et nos limites ; il nous met face à nos frustrations les plus profondes, nous enseigne entre autres patience, courage et résilience. Il nous pousse à reconnaître sur quoi se porte naturellement notre attention, à affiner, comprendre et développer nos perceptions et notre place dans le monde, à toujours apprendre et nous remettre en question.

Faire sens de l'Homme

S'interroger soi-même, faire sens de soi, nous invite ensuite naturellement à essayer de faire sens de l'autre - que ce soit dans le sujet même de l'oeuvre ou dans la réception de celle-ci par un public. La création permet d'en commenter et d'en apprécier la beauté et la complexité tout autant que de le critiquer ou de le sublimer. L'autre est vu à travers le prisme mouvant et subjectif qu'est notre perception à un moment donné.

Faire sens d'une époque, d'une culture, d'un environnement

Créer ne se fait jamais dans une bulle de vide : les influences de l'inconscient collectif, d'une époque et d'une culture sont très importantes même si l'on y pense que rarement. Nous y sommes en effet directement plongés. Il suffit d'admirer les œuvres d'un passé même récent pour s'en rendre compte. Consciemment ou inconsciemment, souvent à notre insu, n'importe quelle création est liée à un contexte bien particulier et peut donc dénoncer, renseigner, documenter, observer, témoigner, expliquer, partager certains ressentis et émotions spatio-temporels très spécifiques lorsqu'on les regarde avec du recul.

Faire sens de l'art lui-même ?

Finalement, créer ne nous pousse-t-il paradoxalement pas, à l'instar d'un miroir, à faire sens de l'acte créateur lui-même ? Ne cherchons-nous pas à remettre à l'endroit ce qui était à l'envers, et réciproquement ? L'action de créer nous interroge sur la raison même de la création, face à l'absurde et impossible appréhension de la condition humaine. L'art et la création en général nous conduisent à poser des questions et à chercher des réponses malgré tout. Pour se réapproprier et influencer une partie des fragments épars de réalités que quelqu'un ou nous-mêmes avons semés. Pour se réinterpréter tout autant que l'on interprète les œuvres que nous créons. Pour comprendre et transmettre l'émerveillement nu devant un simple rayon de lumière dans l'obscurité. Essayer de faire sens de l'art c'est donc se donner la tâche immense de faire sens de notre propre action dans un flux de création continu en perpétuel mouvement et soumis à d'innombrables influences. Ultimement il s'agit peut-être d'appréhender et d'apprendre à connaître notre propre humanité. De la faire évoluer. De chercher l'explication tout en la matérialisant.

La quête de sens, à plusieurs niveaux, est au cœur même de la pratique artistique et créatrice car elle réside inéluctablement en chaque conscience, telle une obsession originelle plus ou moins voilée, sous la forme de chemins infinis.

Art, technology of the sacred / L'art, technologie du sacré

Il y a probablement autant de visions de l'art que de personnes sur cette Terre. Pour ma part et en ce moment précis en ce début de carrière, il m'arrive de voir l'art comme une technologie du sacré, de l'inspiration à la réception d'une oeuvre en passant par son processus de création. Comment expliquer le fait que la perception de quelques tâches de couleurs, sons ou signes d'encre sur une feuille de papier puissent nous toucher jusqu'à parfois changer nos vies ? Qu'en remontant jusqu'aux première origines, l'art a été utilisé notamment comme magie sacrée et outil de puissance des religions ? Peut-être que ce qui définit le domaine artistique, c'est que, à l'image de l'Homme, le tout soit supérieur à la somme de ses parties. Les besoins de transcendance, d'expression et de communication sont ancrés profondément en nous. C'est alors qu'une quête de création et de transmission de sens se met à naître de la rencontre entre une inspiration, un artiste, une oeuvre et un récepteur. Qui contrôle vraiment cette technologie ? Dans cette réflexion faisant référence à l'art en général et montrant en quoi l'art est une technologie du sacré, j'emploierai le mot « artiste » au sens large d'une personne pratiquant une discipline artistique et créative.

De la fascinante inspiration à la vision artistique

Aux sources mystérieuses de l'inspiration

L'inspiration est souvent l'aspect artistique le plus fantasmé. Existe-t-il vraiment des Muses guidant selon leurs envies les artistes à leur merci ? Où est-ce que l'inspiration seulement « existe, mais elle doit trouver [l'artiste] au travail », comme le disait Picasso ? De mon point de vue, sans doute un peu de tout cela. On ne peut pas se contenter de l'attendre, et pour autant lorsqu'elle est là il est bon de se laisser porter par son élan. L'inspiration peut être vue comme un heureux souffle de créativité, début ou résultat d'un long processus conscient ou inconscient de digestion de l'ensemble de nos expériences, sensations et aspirations humaines les plus profondes.

La genèse d'une vision artistique

À elle seule, l'inspiration, source anonyme contenant toutes les possibilités et archétypes de l'expérience humaine, n'est pas suffisante ; trop brève, trop instable, trop évanescente. Je la vois comme l'étincelle qui permet à la flamme de la vision artistique de jaillir. Car si l'artiste est un vecteur de création, il est aussi partie prenante : s'il s'y prend bien, tel un alchimiste, chaque goutte d'inspiration passant à travers son corps sera traduite selon sa propre individualité. D'où l'unicité intrinsèque de chaque oeuvre qu'il produit. Il cherche souvent à partager et transmettre sa propre perception, résultat d'une expérimentation particulière de la vie, d'une introspection, d'une sensibilité et d'une connaissance technique développée et pratiquée dans le temps. Il s'agit là, en attrapeur de rêve, de capter et d'interpréter l'inspiration.

Le processus de mise en matière

Le plan original

Souvent l'artiste élabore de manière formelle ou informelle, sur papier ou mentalement, un plan (plus ou moins détaillé) de sa création, destiné à être réalisé et transmis pour pouvoir dans un second temps être décodé par le récepteur de l'oeuvre.

La matérialisation des intentions

Une fois entré dans la « zone », l'interaction est parfaite entre la vision de l'artiste et l'aspect technique de la création. Pour une peinture c'est, grâce à la magie des illusions, la matérialisation de toutes les intentions désirées sur un support en deux dimensions. Si tout se passe bien, si l'artiste reste bien à l'écoute de ses influences, en y mettant une part sacrée de lui-même, sa création peut alors commencer à avoir une âme, c'est-à-dire à s'animer.

Une création vivante

Après avoir observé des artistes et étant moi-même un pratiquant des arts, je peux affirmer qu'il est très rare que le plan original soit respecté à la lettre lorsque confronté à la matérialité. Il est étrange de constater que l'oeuvre puisse évoluer d'elle même, prenant seulement ce dont elle a besoin et laissant le reste, parfois au détriment de nos prévisions initiales, mais toujours pour son bien. Il m'arrive d'être surpris par l'imprévisible chaos qui se glisse dans les créations, et de constater les adaptations et ajustements que l'oeuvre réclame pour elle-même. Une fois cela fait, il faut savoir ensuite la laisser aller et capter un autre rêve dans les nuages des possibles.

Une opération de transmission et de réception

Un décodage unique

Une oeuvre d'art n'existe que si elle mise en confrontation avec une individualité humaine. Face à une peinture, le spectateur doit en effet d'abord choisir consciemment de participer à la fin du processus artistique en se confrontant à l'oeuvre, sans l'ignorer. C'est alors qu'il peut rentrer en relation avec elle plus ou moins profondément, selon son désir, sa sensibilité et ses dispositions du moment. Décodera-t-il toutes les intentions de la vision artistique, remontera-t-il les conduits étroits et vaporeux de l'inspiration de l'artiste ? Ou ira-t-il directement suivre le chemin qui le relie à la source de sa propre inspiration et expérience humaine ? La réception d'une oeuvre n'est jamais prévisible par l'artiste car chacun y réagit différemment et adopte une réponse émotionnelle qui lui est propre. L'oeuvre influence le spectateur autant que le spectateur influence l'oeuvre par sa propre vision. La perception physique et mentale de chacun étant différente, chaque oeuvre, pourtant unique, peut se refléter chez chaque récepteur d'une manière différente.

Le rôle de la Beauté

Souvent la Beauté est mentionnée comme étant l'une des portes pouvant mener à une conscience plus transcendantale du monde. Presque mystique, il est cependant presque impossible de la définir et si on ne croit pas à une Beauté universelle, beaucoup la conçoivent comme étant subjective. Mais si l'on devait chercher son origine, est-ce que la Beauté viendrait de l'inspiration, de l'oeuvre elle-même, de celui qui la matérialise (c'est-à-dire l'artiste), de la rencontre entre le spectateur et l'oeuvre, ou de l’œil avisé du spectateur lui-même ?

Le sacré, la subjectivité et la sensibilité sont des expériences présentes tout le long du processus de création. Chaque étape comporte ainsi sa part de mystère et de sacré. De l'interprétation du Chaos -dont l'artiste n'est qu'un pion lui permettant de se révéler-, à sa matérialisation et à sa réception, il reste un monde insaisissable de possibles qui par bien des aspects nous échappent, le vide d'un ici et maintenant, une quête de sens à la fois collective et individuelle ramenant directement à la Nature, au Rêve, au Sacré de l'expérience humaine et spirituelle. Là où finalement tout avait commencé.

There are probably as many visions of art as there are people on this Earth. For my part and at this precise moment at the beginning of my career, I sometimes see art as a technology of the sacred, from inspiration to the reception of a work through its creation process. How to explain the fact that the perception of a few spots of colors, sounds or signs of ink on a sheet of paper can touch us to the point of sometimes changing our lives? That going back to the first origins, art has been used in particular as a sacred magic and a tool of power for religions? Perhaps what defines the artistic field is that, like Man, the whole is greater than the sum of its parts. The needs for transcendence, expression and communication are deeply rooted in us. It is then that a quest for creation and transmission of meaning begins to emerge from the meeting between an inspiration, an artist, a work and a receiver. Who really controls this technology? In this reflection referring to art in general and showing how art is a technology of the sacred, I will use the word “artist” in the broad sense of a person practicing an artistic and creative discipline.

From fascinating inspiration to artistic vision

To the mysterious sources of inspiration

Inspiration is often the most fantasized artistic aspect. Are there really Muses guiding artists at their mercy according to their desires? Where does inspiration only "exists, but it must find [the artist] at work", as Picasso said? From my point of view, probably a bit of it all. We cannot just wait for it, and for all that when it is there it is good to let ourselves be carried by its momentum. Inspiration can be seen as a happy blast of creativity, the beginning or result of a long conscious or unconscious process of digesting all of our deepest human experiences, sensations and aspirations.

The genesis of an artistic vision

Inspiration alone, an anonymous source containing all the possibilities and archetypes of human experience, is not sufficient; too brief, too unstable, too evanescent. I see it as the spark that allows the flame of artistic vision to spring up. Because if the artist is a vector of creation, he is also a stakeholder: if he does it well, like an alchemist, each drop of inspiration passing through his body will be translated according to his own individuality. Hence the intrinsic uniqueness of each work he produces. He often seeks to share and transmit his own perception, the result of a particular experience of life, of an introspection, of a sensitivity and of a technical knowledge developed and practiced over time. It is a matter of capturing and interpreting inspiration as a dream catcher.

The materialization process

The original plan

Often the artist develops formally or informally, on paper or mentally, a plan (more or less detailed) of his creation, intended to be produced and transmitted so as to be able to subsequently be decoded by the receiver of the work.

The materialization of intentions

Once in the “zone”, the interaction is perfect between the artist's vision and the technical aspect of the creation. For a painting it is, thanks to the magic of illusions, the materialization of all the desired intentions on a two-dimensional support. If all goes well, if the artist remains attentive to his influences, by putting a sacred part of himself into it, his creation can then begin to have a soul.

A living creation

Having observed artists and being an arts practitioner myself, I can say that it is very rare that the original plan is followed to the letter when confronted with materiality. It is strange to note that the work can evolve on its own, taking only what it needs and leaving the rest, sometimes to the detriment of our initial forecasts, but always for its good. Sometimes I am surprised by the unpredictable chaos that creeps into the creations, and to notice the adaptations and adjustments that the work requires for itself. Once that is done, you must then know how to let it go and capture another dream in the clouds of possibilities.

A transmission and reception operation

Unique decoding

A work of art only exists if it is confronted with a human individuality. Faced with a painting, the viewer must first of all consciously choose to participate at the end of the artistic process by confronting the work, without ignoring it. It is then that he can enter into a relationship with the work of art more or less deeply, according to his desire, his sensitivity and his dispositions of the moment. Will he decode all the intentions of the artistic vision, will he trace the narrow and vaporous channels of the artist's inspiration? Or will he go directly to follow the path that connects him to the source of his own inspiration and human experience? The reception of a work is never foreseeable by the artist because each one reacts to it differently and adopts an emotional response which is clean for him. The work influences the spectator as much as the spectator influences the work by his own vision. The physical and mental perception of each being different, each work, however unique, can be reflected in each recipient in a different way.

The role of Beauty

Often Beauty is mentioned as being one of the doors that can lead to a more transcendent awareness of the world. Almost mystical, it is however almost impossible to define it and if one does not believe in a universal Beauty, many conceive it as being subjective. But if one had to seek its origin, would Beauty come from inspiration, from the work itself, from the one who materializes it (that is to say the artist), from the encounter between the viewer and the work, or the discerning eye of the viewer himself?

The sacred, the subjectivity and the sensitivity are experiences present throughout the process of creation. Each stage thus has its share of mystery and sacredness. From the interpretation of Chaos - of which the artist is only a gate allowing it to reveal itself - to its materialization and its reception, there remains an elusive world of possibilities which in many ways is beyond us, the void of here and now, a quest for meaning that is both collective and individual, leading directly back to Nature, to Dreams, to the Sacred of human and spiritual experience. Where it all started in the end.

Why and how to start an art collection? / Pourquoi et comment commencer à collectionner de l'art ?

Acquiring several works of art as part of an approach that goes beyond the occasional purchase can seem intimidating or even inaccessible to the uninitiated. We will see that in fact with a little preparation these fears disappear quickly. Without further ado, let's see why and how to become a collector without necessarily being an expert in the artistic world.

Why start an art collection?

Invite culture into your home

By acquiring works of art that are dear to us, we literally bring art into our daily lives. If you think about it, it's a bit like creating a personalized museum at home! Beauty, inspiration and happiness are at your fingertips. Yes, art can really improve our lives because it touches on our deepest aspirations, values and identities.

Support the arts scene as a whole

You don't have to be a creator yourself to collect, and yet it allows you to play a big role in the art world by the very fact of supporting morally, financially and in the long term the careers and visions of artists. You will maintain a privileged relationship as patrons and participate in the discovery and development of new emerging talents, or even to create new trends.

An investment?

With the speculative development of contemporary art, many are tempted to invest money in works to make it grow. But this is a very risky bet which requires perfectly forecasting the evolution of values and knowing the new market trends. So it is better to buy for the sake of keeping by making art an investment for yourself. And if the work increases in value over time, so much the better.

Share your passion

A passionate collector knows how to recognize the uniqueness of each work and their role in a collection built in his image. What could be better than transmitting your passion and inspirations by developing a personal vision of art?

How to become a collector?

Before buying, learn to develop and follow your instinct

The first thing before starting your collection is to take your time, to listen to your emotions. What is it that really touches you? You can also develop your eye by regularly visiting museums, galleries, books on art and its history, etc. Of course, tastes will change over time: a collection is never static but lives with the person who designs it. Once we know a little better what attracts us it may be time to define some frameworks and limits for our collection (it can be a subject, a style, a technique, a geographical location, etc.). This is what will allow an authentic overall artistic vision to emerge. Indeed, in a well thought-out collection, each piece is related to the others and all complement each other. Of course, it is essential to learn as much as possible and to ask questions (about the work, the artist's vision, etc.). You can always get help from an art advisor if needed. But in the end you will always have to trust your intuitions because they are the ones that will define the identity of your collection.

Plan a budget

You don't have to be an expert millionaire to start collecting! There is art available at all prices. The important thing is to plan a budget that works for you. With a limited budget it is always possible to buy limited and signed prints. Keep in mind that often payment plans are possible.

Think about an exhibition space

Before buying, plan a suitable place to display and showcase the most beautiful pieces in your collection. Also think about the framing in accordance with your budget and your interior design.

Where to acquire works of art?

There are many avenues! Stay tuned and you may stumble upon your favorite work. You can get in touch with the artists directly (through their website, social media, a local exhibition or fair) or indirectly through the galleries if they are represented. Many online platforms also offer a lot of choices. Finally, think of auctions, flea markets, garage sales from person to person, exchanges, student exhibitions. Some artists also offer commissions: a golden opportunity to have an even more personalized work!

Manage the collection

To avoid seeing a collection squandered, you have to take into consideration all aspects of the conservation of the works and plan for their future: who will be the heirs, what arrangements will you want to make?

Finally, it is also essential to carry out a small work of documentation and archives (keep the certificate of authenticity, know the provenance, keep the invoices, personal notes on the work, the artist, its history, etc. ).

In short, starting an art collection is accessible to everyone, regardless of their budget and level of expertise. It is above all a question of passion. I think the important thing is to get the best information before starting out and having fun! Start small: a great collection focuses on the pursuit of quality rather than quantity. Be proud of it!

Acquérir plusieurs œuvres d'art dans le cadre d'une démarche qui dépasse l'achat occasionnel peut paraître intimidant voire inaccessible aux non-initiés. Nous allons voir qu'en fait avec un peu de préparation ces craintes disparaissent rapidement. Sans plus attendre voyons pourquoi et comment devenir un collectionneur sans forcément être un expert du milieu artistique.

Pourquoi commencer une collection d'art ?

Inviter la culture chez soi

En acquérant des œuvres d'art qui nous sont chères, on fait littéralement rentrer l'art dans notre quotidien. Si on y pense, c'est un peu se créer un musée personnalisé chez soi ! Beauté, inspiration et bonheur sont à portée de main. Oui l'art peut vraiment améliorer nos vies car il touche à nos aspirations, nos valeurs et nos identités les plus profondes.

Soutenir la scène artistique dans son ensemble

Nul besoin d'être soi-même un créateur pour collectionner, et pourtant cela permet de jouer un grand rôle dans le monde de l'art par le fait même de soutenir moralement, financièrement et sur le long terme les carrières et visions des artistes. Vous entretiendrez une relation privilégiée de mécènes et participerez à la découverte et l'essor de nouveaux talents émergents, voire même à créer de nouvelles tendances.

Un investissement ?

Avec le développement spéculatif de l'art contemporain, plusieurs sont tentés d'investir de l'argent dans des œuvres pour le faire fructifier. Mais cela est un pari fort risqué qui nécessite de prévoir parfaitement l'évolution des valeurs et de connaître les nouvelles tendances du marché. Ainsi il vaut mieux acheter pour garder en faisant de l'art un investissement pour soi-même. Et si l'oeuvre prend de la valeur avec le temps, tant mieux.

Partager sa passion

Un collectionneur passionné sait reconnaître l'unicité de chaque oeuvre et leur rôle dans une collection construite à son image. Quoi de mieux que de transmettre sa passion et ses inspirations en développant une vision personnelle de l'art ?

Comment devenir un collectionneur ?

Avant d'acheter, apprendre à développer et suivre son instinct

La première chose avant de commencer sa collection est de prendre son temps, d'écouter ses émotions. Qu'est-ce qui vous touche réellement ? On peut aussi développer son œil en fréquentant régulièrement les musées, les galeries, les livres sur l'art et son histoire, etc. Bien sûr les goûts évolueront avec le temps : une collection n'est jamais statique mais vit avec la personne qui la conçoit. Une fois que l'on connaît un peu mieux ce qui nous attire il est peut-être temps de définir quelques cadres et limites pour sa collection (cela peut être un sujet, un style, une technique, une localisation géographique, etc.). C'est ce qui va permettre à une vision artistique d'ensemble authentique d'émerger. En effet, dans une collection bien réfléchie, chaque pièce est en relation avec les autres et toutes se complètent. Bien sûr il est primordial de se renseigner autant que possible et de poser des questions (sur l'oeuvre, la vision de l'artiste, etc.). On peut toujours se faire aider par un conseiller en art au besoin. Mais au final vous devrez toujours faire confiance à vos intuitions car ce sont elles qui vont définir l'identité de votre collection.

Prévoir un budget

Nul besoin d'être un millionnaire expert pour commencer à collectionner ! Il y a de l'art à tous les prix. L'important est de prévoir un budget qui vous convient. Avec un budget limité il est toujours possible d'acheter des impressions limitées et signées. Gardez à l'esprit que souvent des plans de paiement sont possibles.

Penser à un espace d'exposition

Avant d'acheter, prévoyez un endroit adéquat pour exposer et mettre en valeur les plus belles pièces de votre collection. Pensez aussi à l'encadrement en accord avec votre budget et votre aménagement intérieur.

Où acquérir des œuvres d’art ?

Les avenues sont nombreuses ! Restez à l'affût et vous pourrez tomber sur votre œuvre favorite. Vous pouvez rentrer en contact avec les artistes directement (par leur site internet, les médias sociaux, une exposition ou une foire locale) ou indirectement par les galeries si ils sont représentés. De nombreuses plateformes en ligne proposent beaucoup aussi de choix. Enfin, pensez aux ventes aux enchères, brocantes, aux ventes de garage de particulier à particulier, aux échanges, aux expositions d'étudiants. Certains artistes proposent aussi des commissions : une occasion en or pour avoir une oeuvre encore plus personnalisée !

Gérer la collection

Pour éviter de voir une collection dilapidée, il faut prendre en considération tous les aspects de la conservation des œuvres et en prévoir le futur : qui seront les héritiers, quelles dispositions voudrez-vous prendre ?

Enfin, il est aussi indispensable d'effectuer un petit travail de documentation et d'archives (bien conserver le certificat d’authenticité, connaître la provenance, conserver les factures, les notes personnelles sur l'œuvre, l'artiste, son histoire, etc.).

Pour résumer, commencer une collection d'art est à la portée de tous, quel que soit son budget et son degré d'expertise. C'est avant tout une question de passion. Je pense que l'important est de se renseigner au mieux avant de se lancer en y prenant du plaisir ! Commencez modestement : une belle collection se concentre sur la recherche de la qualité plutôt que sur la quantité. Soyez-en fiers !

An artist = a technique, a process, a style? / Un artiste = une technique, un processus, un style ?

From restriction...

Artists are unequal in the face of history, the concept of art itself being primarily relative according to place and time. But above all, the techniques were until very recently restricted by the scarcity of materials, their financial or geographical accessibility, their distribution or even their date of development. For these reasons it is almost impossible to compare a cave painter (using a stone to engrave or paint from its powder), to a Baroque painter preparing his pigments for an oil painting, to a contemporary artist. How the masters of the past could have painted if they would have had a graphics tablet or the nowadays pigments available to them? The contexts are totally different from all points of view and the diffusion of techniques and their democratization have taken several millennia.

... to the democratization of techniques

Since the last centuries with the invention of paint tubes, the development of old techniques and the installation of new accessible techniques (acrylic, mediums just to name a few), it is clear that the difficulty for the artist is no longer in the limitations of possibilities but in the choice. Recently, digital technology is opening up a whole still quite unexplored area of artistic research that would have been unthinkable even 25 years ago. Privileged compared to the masters of the past, contemporary artists in turn remain limited in their means of expression compared to those of future masters. Art is only a reflection of its time. Besides, where will the concept of art itself be in a millennium?

The different practices

Some artists are easily recognized by the use of a particular technique, process or style. Take for example the sfumato of Leonardo, the pastel of Degas, the oil painting for Sargent or the touch of van Gogh. However, these artists have all explored many techniques and approaches to their work (especially with the case of Sargent who made magnificent watercolors, and Degas with sculpture). Perhaps claiming and defining yourself through the use of a single technique is a contemporary phenomenon. There are in fact no rules on the matter, some prefer to dedicate themselves to a technique they are used to, a work process or a particular style, while others choose to alternate, mix, explore the possibilities by period, by series or by subject.

The artistic vision remains fundamental

In the end, should the technique, the process or the style define the artist? I believe that no matter what these aspects of the execution of a work of art, the most important is the authentic expression of the painter's vision. Thoughtful execution is therefore at the service of intention. Everyone is free to develop particular affinities in their work. For my part, I prefer to explore the possibilities available to me, depending on the subjects and my preferences, rather than focusing on a single technical aspect. Each piece of the puzzle strengthens the others.

De la restriction...

Les artistes sont inégaux face à l'histoire, le concept d'art lui-même étant d'abord relatif selon les lieux et les époques. Mais surtout, les techniques étaient jusqu'à très récemment restreintes par la rareté des matériaux, leur accessibilité pécuniaire ou géographique, leur diffusion ou même leur date de mise au point. Pour ces raisons il est presque impossible de comparer un peintre rupestre (utilisant une pierre pour graver ou peindre à partir de sa poudre), à un peintre baroque préparant ses pigments pour une peinture à l'huile, à un artiste contemporain. Comment les maîtres du passé auraient peint avec une tablette graphique ou avec les pigments actuels à leur disposition ? Les contextes sont à tous points de vue totalement différents et la diffusion des techniques ainsi que leur démocratisation ont pris plusieurs millénaires.

... à la démocratisation des techniques

Depuis les derniers siècles avec l'invention des tubes de peinture, le développement des techniques anciennes et l'apparition constance de nouvelles techniques accessibles (acrylique, médiums et bien d'autres), force est de constater que la difficulté pour l'artiste n'est plus dans la restriction des possibilités mais dans le choix. Récemment, la technologie du numérique ouvre tout un pan de recherches artistiques encore assez inexploré qui aurait été impensable il n'y a même pas 25 ans. Privilégiés par rapport aux maîtres du passé, les artistes contemporains restent à leur tour limités dans leurs moyens d'expression par rapport à ceux des maîtres futurs. L'art n'est qu'un reflet de son époque. D'ailleurs, où en sera le concept d'art lui-même dans un millénaire ?

Les différentes pratiques

Certains artistes sont facilement reconnaissables par l'utilisation d'une technique, d'un processus ou d'un style particuliers. Prenons par exemple le sfumato de Léonard, le pastel de Degas, la peinture à l'huile pour Sargent ou la touche de van Gogh. Pour autant, ces artistes ont tous exploré de nombreuses techniques et approches à leur travail (notamment avec le cas de Sargent qui a réalisé de magnifiques aquarelles, et de Degas avec la sculpture). Peut-être que le fait de se revendiquer et de se définir par l'utilisation d'une seule technique est un phénomène contemporain. Il n'y a en fait pas de règles en la matière, certains préfèrent se dédier à une technique dont ils ont l'habitude, un processus de travail ou à un style en particulier, tandis que d'autres choisissent d'alterner, de mélanger, d'explorer les possibilités par période, par série ou par sujets.

La vision artistique reste fondamentale

Au final, est-ce que la technique, le processus ou le style doivent définir l'artiste ? J'estime que peu importe ces aspects de l'exécution d'un travail, le plus important est l'expression authentique de la vision du peintre. L'exécution réfléchie est donc au service de l'intention. Chacun est libre de développer des affinités particulières dans son travail. Pour ma part je préfère explorer les possibilités qui s'offrent à moi, selon les sujets et mes préférences, plutôt que de me concentrer sur un seul aspect technique. Chaque pièce du puzzle renforce les autres.